L’océan renferme une biodiversité unique et constitue une exceptionnelle machine à enterrer le CO2 généré par les activités humaines, principale cause du changement climatique. Un oubli des plus fâcheux quand on sait qu’il recouvre plus de 70 % de la surface du globe. Un seul chiffre : on estime qu’en 2020, les océans ont absorbé environ 9 milliards de tonnes de carbone, soit plus du quart des émissions mondiales !
Il y a donc urgence à s’y intéresser davantage.
Protéger la biodiversité des océans
La biodiversité marine est un véritable rempart contre le changement climatique. Plusieurs pistes d’action ont été définies pour assurer sa protection à l’instar des « aires marines protégées », les AMP. Cette mesure, des plus efficaces, consiste à établir des espaces délimités dont la biodiversité va être protégée des pressions humaines (chalutage de fond, surpêche, exploitation pétrolière et gazière) et ainsi contribuer à la lutte contre le changement climatique.
Les aires marines protégées représentent plus de 27 millions de kilomètres carrés, soit près de 7 % de la surface océanique. Parmi les AMP que compte la France et lesquelles sont soumises à une activité touristique importante, nous avons : le bassin d’Arcachon, la Martinique et le Cap Corse (Agriate). Un dernier exemple et pas des moindres, le Parc Naturel de la mer de Corail en Nouvelle Calédonie soit la plus grande aire marine protégée dans le monde avec une superficie de 1,3 million de km².
L’urgence d’une coordination mondiale
Hélas, le niveau de protection des océans est encore bien trop faible comme en témoignent la pêche intensive et l’exploitation pétrolière et gazière dans les aires marines protégées, lesquelles sont incompatibles avec l’obligation de non-détérioration du site. Un exemple édifiant : selon un récent article scientifique paru dans Nature, les émissions de carbone dues au chalutage sont probablement équivalentes à celles de l’industrie aéronautique mondiale.
L’instauration de zones prioritaires visant à contribuer à la protection de la biodiversité, à celle de l’approvisionnement alimentaire et au stockage du carbone sont donc au cœur des débats de la plupart des nations côtières. Toutefois, un effort coordonné au niveau mondial sur la conservation marine pourrait être près de deux fois plus efficace qu’une planification au seul niveau national. Il faudrait ainsi que soient considérés un rapprochement entre les différentes conventions internationales sur le climat (CCNUCC) et la biodiversité (CDB) ainsi qu’un rapprochement entre les différentes instances de gouvernance, telles que les COP et autres. Il est urgent que les agendas d’actions internationaux soient communs pour une gouvernance intégrée « océan-climat-biodiversité ».
Les fonds marins, le plus grand réservoir de carbone au monde.
Les combustibles fossiles et la déforestation sont certes les deux principales causes du changement climatique mais, comme évoqué ci-dessus, le chalutage de fond, au cours duquel de lourds filets sont traînés le long des fonds marins, a des conséquences catastrophiques. En libérant pas moins d’une gigatonne par an, en contribuant à l’acidification et à la désoxygénation de l’océan, cette pratique constitue un facteur aggravant du réchauffement climatique.
Si l’océan est certes impacté par le changement climatique, il est aussi porteur de solutions à l’instar de la séquestration de carbone dans les habitats marins tels que les mangroves et les herbiers marins. C’est ce que nous proposons de découvrir.
La mangrove : entre terre et mer, un écosystème tropical essentiel
La mangrove est une interface entre le milieu terrestre et le milieu marin. Cet écosystème de marais maritime inclut des végétaux spécifiques, tels les palétuviers, lesquels ne se développent que dans la zone de balancement des marées. Mais, hélas, les mangroves n’échappent pas aux effets néfastes du dérèglement climatique. Or, elles sont d’une importance capitale, tant sur le plan écologique qu’économique. D’une part, elles procurent aux populations des ressources alimentaires ; d’autre part, elles participent à leur protection contre les catastrophes naturelles en stabilisant les zones côtières, en servant de barrière contre l’érosion due à la houle et en diminuant l’énergie des vagues.
On estime que les mangroves absorbent chaque année deux fois plus de carbone qu’une forêt tropicale humide. A l’échelle mondiale, elles disparaissent au rythme de 2% par an. La bonne nouvelle dans ce marasme est que la mangrove peut être régénérée ou replantée. L’exemple du Sénégal est encourageant. Le pays a redonné vie à sa mangrove via la plus grande campagne mondiale de reforestation. En 2019, pas moins de 79 millions de palétuviers ont été plantés sur près de 10 000 hectares. Leur croissance va permettre d’absorber environ 500 000 tonnes de carbone sur 20 ans.
Les Herbiers marins, l’autre poumon vert de la planète
Les herbiers marins, que l’on trouve principalement dans les eaux peu profondes, sont composés de plantes à fleurs (et non d’algues) et assurent un service écologique d’une importance majeure pour la biodiversité et pour l’homme : en favorisant la reproduction de poissons, en oxygénant l’eau grâce à son pouvoir filtrant, en protégeant les côtes de l’érosion, tempêtes et autres inondations, et (last but not least) en stockant du carbone.
Or, on estime que 7 % de cet habitat marin essentiel disparaît chaque année. Mis en danger par les développements côtiers, les activités maritimes et, bien entendu, le changement climatique, ils comptent parmi les écosystèmes les moins protégés de la planète.
La posidonie
La posidonie est un exemple révélateur, dans une région chère à WI, la Méditerranée, où notre société est implantée. Plante endémique de Méditerranée, elle absorbe, par an, 15 fois plus de carbone que la forêt tropicale. Elle se développe dans les zones côtières avec des profondeurs pouvant aller jusqu’à 40 m. Avec une durée de vie qui peut atteindre les 100 000 ans, la posidonie est essentielle pour fournir l’oxygène indispensable au fonctionnement des écosystèmes sous-marins. De plus, elle stocke 10 fois plus de carbone que les sols forestiers, protège les plages de l’érosion et abrite quelque cinquante espèces de poissons. Mais à ce jour, des études ont montré qu’une fois détruite, la posidonie ne peut plus repousser, d’où son statut d’espèce marine protégée.
Cette année (2021), la législation française a été revue afin de protéger les précieux herbiers de posidonie. Cet été, de nouveaux règlements ont été instaurés dans les espaces où yachts et Superyachts de plus de 24 m sont autorisés à jeter l’ancre. Le rôle des capitaines de yacht est déterminant dans le respect de ces règles. Ils sont invités à jeter l’ancre dans des zones sablonneuses facilement identifiables et un ancrage écologique est recommandé en dessous de 30-40m. Une application communautaire de navigation et d’aide à l’ancrage en dehors des écosystèmes fragiles a été créée. Donia, tel est son nom, est de plus téléchargeable gratuitement.
Et si les solutions étaient (aussi) dans la Nature ?
La protection des habitats sous-marins figure désormais en tête de liste de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Les « solutions naturelles » y sont privilégiées à l’instar du carbone bleu. Les océans, les herbiers, les mangroves peuvent capturer et séquestrer le carbone issu de l’air. Ce carbone, stocké dans les écosystèmes s’appelle le carbone bleu et il représente une formidable note d’espoir. A cet égard, saluons le travail et l’engagement de la Fondation Blue Marine et de son unité de recherches Blue Carbonqui vise à accélérer la reconnaissance de l’interaction entre l’océan et le climat.
Blue is beautiful by Windward Islands
Voici plus de 23 ans que WI Luxury Yacht fait naviguer sur les mers et océans du globe des centaines de passionnés. Loin d’être un fonds de commerce, l’océan est notre partenaire, celui sans lequel, nous ne pourrions offrir à nos clients ces expériences exceptionnelles de communion avec la nature. Nous le respectons et le chérissons au plus haut point comme en témoignent les nombreuses actions de soutien que nous menons, continuellement, en faveur d’associations et autres organisations animées par un seul objectif : le protéger.
Chez WI nous pensons qu’il est de notre responsabilité à tous d’alerter sur la conservation et la restauration du milieu marin qui permettront de capturer et de piéger le carbone de manière significative à travers le développement de politiques qui confèreront à l’océan la place centrale qu’il mérite dans cette lutte contre le changement climatique.
On a longtemps cru que les forêts étaient les meilleurs puits de carbone au monde.
Nous avions simplement oublié que notre Terre porte aussi le nom de Planète bleue.
L’équipe de gestion des yachts de WI Yachts se tient à votre disposition.
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